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Errance
Depuis le sommet tu dominais les chênes
Tu n’en peux plus de toi et là tu t’assieds
Autrefois la rivière sillonnait dans la plaine
Sous le poids de tes chaînes tu rassembles tes pieds
Tu t’éloignes des heures passées, navrées, écumantes
Et découvres, sidérée, qu’une vallée obscure
Enrobe ce qu’il reste des secousses dormantes
Que tu devinais avant et grimais d’azur
Peu à peu la rengaine et tous ses refrains sombres
Déambule à tout va sur tes pâles rayons
Et aussi claire que fût ta lumière, dense est l’ombre
Tu n’avais pas d’orée, tu n’as plus d’horizon
Que les angles te blessent, ta maison est gothique
Semblent te murmurer des voix, des souffles et des airs
Nulle seconde vie bucolique et rustique
Mais le temps, la douleur, l’isolement, de concert.
Tu n’as jamais été une fille indifférente
Il y eut tant de détresse au seuil de tes transports
L’amour ne reste pas quand la femme est errante
Il ne peut s’ancrer où les possibles sont morts.
décembre 2018
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