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    Le soleil avait disparu. Il  avait disparu à l’horizon, sans jamais avoir cessé de s’esquiver, finalement.

    Oh, ça avait mis pas mal de temps.

    Il avait retiré ses billes, une à une.

    Oublié de téléphoner, manqué un rendez-vous, perdu une date, négligé de prévenir……

    C’était un taiseux qui se taisait très bien. Une montagne de silence, sa montagne tellement arpentée.

    Elle avait fini par se sentir seule, par se sentir malade d’eux-mêmes. Ils s’étaient perdus l’un et l’autre, au même moment, parallèlement.

    Alors il avait pris la petite porte, sept jours de voyage, quelques petits messages, juste le temps d’entrevoir l’apaisement. Puis ces quatre lignes-araignée sur la Toile envoyées pour tout clap de fin après deux ans d’histoire.

    Le choc avait été rude. Non pas les sentiments niés, non pas le vide sous les pieds, non, pas ça. Plutôt se dire que l’amour, finalement, ne vaut pas plus cher que ça. Quatre lignes déroulées sur un écran livide.

    Alors elle avait remballé les siennes, de billes, des plus jolies aux plus laides, sans trier, juste ramasser le tout et le plonger dans le noir, elle avait emballé ses affaires, à lui, et tout descendu dans l’ombre de la cave.

    Ne plus voir. Ne plus sentir. Ne plus entendre.

    Il lui avait fallu une semaine pour tout pleurer, tout, le masculin, le viril, les doigts pleins de confitures, les filles turbulentes, les petites maisons bien à l’abri et cette impression d’avoir toujours été une clandestine dans sa vie.

    Tout tenait dans un sac et dans une semaine.

     

    C’est là que les points de suspension avaient commencé. Une semaine après.

    juin 2015


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